Être fidèle à ceux qui sont morts, Ce n’est pas s’enfermer dans sa douleur.
Il faut continuer à creuser son sillon
Droit et profond,
Comme ils l’auraient fait eux-mêmes,
Comme on l’aurait fait avec eux, Pour eux.
Être fidèle à ceux qui sont morts, C’est vivre comme ils auraient vécu, Et les faire vivre avec nous.
Et transmettre leur visage, leur voix, Leur message aux autres, À mon fils, à un frère, ou à des inconnus, Aux autres quels qu’ils soient.
Et la vie tronquée des disparus
Alors germera sans fin.
Martin Gray
Je refuse d’admettre l’idée que les lacunes actuelles de la nature humaine rendent l’homme moralement incapable de remplir les devoirs éternels qu’il doit affronter à jamais.
Je refuse d’admettre que l’humanité ne soit qu’une épave ballottée par l’océan de la vie. Je refuse d’admettre que l’humanité soit si tragiquement vouée à la nuit privée d’étoiles du racisme et de la guerre, que l’aube brillante de la paix et de la fraternité ne puisse jamais poindre.
Je crois que, même au milieu du fracas des mortiers et du sifflement des balles, il y a une place pour l’espoir de lendemains plus lumineux.
Je refuse d’admettre l’affirmation cynique que chaque nation tour à tour sera aspirée vers le bas par la spirale militariste jusque dans l’enfer de la destruction thermonucléaire. Je crois que la vérité désarmée et l’amour désintéressé auront le dernier mot dans le monde des réalités. C’est pourquoi, même s’il est provisoirement bafoué, le bon droit sera plus fort que le mal triomphant.
Je crois que, même au milieu du fracas des mortiers et du sifflement des balles, il y a une place pour l’espoir de lendemains plus lumineux. Je crois que la justice blessée, gisant inerte dans les rues ensanglantées de nos nations, couverte de poussière et de honte, peut encore être relevée pour régner en souveraine suprême sur les enfants des hommes.
J’ai l’audace de croire que partout les peuples peuvent avoir 3 repas par jour pour nourrir leur corps, une éducation et une culture pour nourrir leur pensée, la dignité, l’égalité et la liberté pour nourrir leur esprit.
Je crois que des hommes inspirés par l’amour du prochain pourront reconstruire ce qu’ont détruit des hommes inspirés par l’amour de soi.
Je continue de croire qu’un jour viendra où l’humanité s’inclinera devant Dieu pour recevoir la couronne de la victoire sur la guerre et l’effusion de sang, où la bonne volonté animée par la non-violence rédemptrice dictera la loi sur la terre. « Et le lion habitera avec l’agneau et chaque homme s’assoira sans crainte sous sa propre vigne ou son propre figuier et nul n’aura rien à redouter. » Je continue de croire que nous vaincrons.
La foi peut nous donner le courage de faire face aux incertitudes du futur. Elle donnera à nos pieds fatigués une force nouvelle pour poursuivre notre route vers la cité de la liberté. Quand nos jours seront obscurcis par la menace de nuages bas et lourds, quand notre ciel nocturne se fera plus noir qu’un millier de minuits, nous saurons que nous sommes pris dans le tourbillon créateur d’une civilisation authentique qui se débat pour naître.
Martin Luther King
Discours lors de sa remise du prix Nobel de la paix 1964